Victor Hugo agacé

Choses Vues ((Victor Hugo – Choses vues – 1830/1848 édition d’Hubert Juin – Folio Classique))

mars 1831

Il y avait quelque chose de plus beau que la brochure de M. de C…; c’était son silence. Il a eu tort de le rompre. Les Achilles dans leur tente sont plus formidables que sur le champ de bataille.

1832

M. de Chateaubriand va à Genève, revient à Paris, retourne à Genève, nous agace, nous fait coquetterie, nous lance une brochure et s’enfuit. Et fugit, ad salices et se cupit ante videri.

1836

M. de Chateaubriand vieillit par le caractère encore plus encore que par le talent. Le voilà qui devient bougon et hargneux. Le voilà qui invective, à côté de la monarchie de Louis-Philippe, les nouvelles écoles d’art et de poésie, le drame actuel, les romantiques, tout ce qu’un certain monde est convenu d’invectiver en certains termes. Le voilà qui mêle aux passions politiques les passions littéraires, la jalousie à l’opposition, les petites haines aux grandes. Triste chose qu’un lion qui aboie.

4 juillet 1848

…C’était trop et trop peu. J’eusse voulu pour M. de Chateaubriand des funérailles royales, Notre-Dame, le manteau de pair,l’habit de l’Institut, l’épée du gentilhomme émigré, le collier de l’ordre, la Toison d’or, tous les corps présents, la moitié de la garnison sur pied, les tambours drapés, le canon de cinq en cinq minutes, – ou le corbillard du pauvre dans une église de campagne…

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Jean-Marie Pouliquen Écrit par :

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